Au début du Moyen Âge, la pratique du grec ancien s’était pratiquement perdue. Les textes de cette époque se faisaient extrêmement rares en Europe occidentale. C’est la Renaissance, dit-on, qui aurait ensuite remis l’Antiquité au goût du jour. En fait, le processus a sans doute commencé beaucoup plus tôt. Car la mémoire de la Grèce ancienne a connu une résurgence dès le Moyen Âge, mais sous une forme indirecte − au travers des filtres des traditions latines, arabes et italiennes, notamment − et en partie imaginaire.
C’est ce que va étudier l’équipe pluridisciplinaire réunie autour de Catherine Gaullier-Bougassas, professeure à la faculté des humanités et membre de l’unité de recherches Analyses littéraires et histoire de la langue (Alithila[1]). Celle-ci vient, en effet, d’obtenir un financement prestigieux, celui du Conseil européen de la recherche (ERC − Advanced Grant) pour son projet, Agrelita[2]. Son corpus, qui compte plus d’une centaine d’œuvres, réunit des textes historiques, des romans et des poésies.
[1] (Univ. Lille)
[2] Intitulé Agrelita (« The reception of ancient Greece in pre-modern French literature and illustrations of manuscripts and printed books (1320-1550): how invented memories shaped the identity of European communities »), celui-ci va bénéficier d’un financement pendant cinq ans.
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