Pour prévenir les effets secondaires des traitements contre l'arythmie du cœur, il est nécessaire de bien comprendre l'activité électrique des cellules cardiaques. Pour cela, les biologistes recherchent les modèles les plus vraisemblables. Pour savoir si leurs équations reproduisent correctement les mesures expérimentales, ils doivent en ajuster les paramètres, en explorant leurs valeurs par des simulations informatiques. La méthode la plus évidente serait de le faire au hasard. Mais plus les paramètres sont nombreux, plus le temps de calcul s'allonge… et peut atteindre plusieurs années. C'est un peu comme placer des petites billes au hasard dans une boîte : cela laisse de grands vides, qu'il faut peu à peu combler.
La méthode étudiée par Rémi Bardenet, du centre de recherche en informatique, signal et automatique de Lille (Cristal¹) et Adrien Hardy, du laboratoire Paul Painlevé², va nettement plus vite. Elle revient en quelque sorte à utiliser des billes aimantées qui se repoussent les unes les autres : de cette façon, elles se répartissent mieux et il y a moins de vides. C'est le principe de l'outil mathématique que les deux chercheurs étudient depuis longtemps, les « processus ponctuels déterminantaux ». De très nombreuses disciplines pourraient bénéficier de ces avancées, pour lesquelles Rémi Bardenet va percevoir un financement européen, l'ERC Starting Grant.
¹ Univ. Lille/CNRS/Centrale Lille
² Univ. Lille/CNRS