À qui s’adresse la plate-forme collaborative Tym¹ ?
Aux particuliers et professionnels qui font face à des impayés. Imaginons un étudiant revenu de l’étranger, qui n’arrive pas récupérer la caution de son logement sur place. Ou un particulier qui ne parvient pas à se faire rembourser celle de sa box internet. Ou enfin un petit entrepreneur qui fait face à des impayés. Faute d’argent immédiatement disponible, tous peuvent être mis en grande difficulté financière (surendettement, cessation d’activité, etc.). Pourtant, ils possèdent sans le savoir quelque chose qui s’achète et se vend : une créance.
Quelle est le principe de la plate-forme ?
L’idée est de mettre en relation ceux qui vendent une créance avec ceux qui en achètent. L’intérêt pour les premiers est de toucher de l’argent frais (en général à un montant un peu moins élevé − 90- 95 % − que celui de leur créance). Pour les seconds, la prise de risque est calculée : une grosse entreprise, par exemple, a en général les moyens et le personnel compétent pour évaluer rapidement la probabilité de récupérer ou non l’argent d’une créance. Mais il peut s’agir aussi d’un organisme qui décide d’en racheter pour enrayer la spirale de l’endettement chez les publics qu’il accompagne.
Existe-t-il des projets similaires ?
Pour les particuliers, l’idée est complètement nouvelle. Face à des problèmes de trésorerie, ils n’avaient jusqu’ici pas beaucoup de choix : prêt bancaire, cagnottes en ligne ou encore financement participatif. Pour leur faire connaître le concept de créance, nous allons nous appuyer sur un réseau de relations nouées avec les associa- tions de consommateurs.
¹ Treasury Improve (Tym), bientôt mise en ligne.
Professeur à l’Université de Lille, Denis Voinot co-dirige l’équipe de recherche René Demogue du centre « Droit et perspectives du droit » (CRDP).